Une réponse pragmatique aux enjeux énergétiques genevois
Le contre-projet vise à faire passer le potentiel solaire genevois de 5% à 18% d’ici 2030, soit une multiplication par plus de trois de la production actuelle. Concrètement, cela représente un bond de 50 GWh à 350 GWh de production annuelle.
Cette progression s’inscrit dans l’objectif plus large du Plan directeur de l’énergie 2020-2030, qui vise à couvrir 30% de la consommation électrique par le solaire d’ici la fin de la décennie. Un défi considérable quand on sait que Genève ne produit actuellement que 29% de ses besoins électriques localement, important 71% de l’électricité de l’extérieur du canton.
Contrairement à l’initiative rejetée qui imposait des panneaux sur toutes les surfaces disponibles, le contre-projet privilégie une stratégie ciblée sur les installations les plus productives. Les nouvelles constructions et rénovations importantes devront obligatoirement s’équiper de panneaux solaires, photovoltaïques ou thermiques. Les gros consommateurs industriels (plus de 200’000 kWh/an) auront jusqu’en 2030 pour s’équiper, concentrant les efforts sur les zones où l’impact énergétique sera maximal.
Simplification administrative et soutien financier renforcé
L’un des atouts majeurs du contre-projet réside dans sa simplification administrative drastique. Désormais, 89% des 81’000 bâtiments genevois pourront installer des panneaux solaires sans autorisation de construire, nécessitant seulement un simple avis d’ouverture de chantier 30 jours avant les travaux. Cette mesure répond aux critiques récurrentes du secteur sur la « paperasse excessive ». Seuls 11% des bâtiments patrimoniaux les plus sensibles conserveront un régime d’autorisation spéciale, préservant l’équilibre entre transition énergétique et protection du patrimoine architectural genevois.
Le financement constitue un pilier central du dispositif. L’État genevois propose désormais une caution solidaire sur l’intégralité du financement des installations privées, réduisant les barrières à l’investissement. Les propriétaires peuvent cumuler plusieurs aides : rétribution fédérale, primes SIG, subventions cantonales et déductions fiscales. Pour une installation type de 30 kWc (150 m²) coûtant 40’000 à 48’000 francs, le soutien public atteint 12’960 francs, soit plus de 30% du coût total.
À noter que le texte adopté inscrit explicitement l’interdiction de répercuter les coûts d’installation sur les loyers, offrant une sécurité juridique totale aux locataires. Cette mesure, absente de l’initiative originale, témoigne de l’approche sociale du contre-projet.